Suisse 
Jean-Jacques Mercier (1826-1903)
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Le Château d'Ouchy

Pendant lacustre de la Maison Mercier, le Château d'Ouchy a été construit par le même architecte et le même promoteur.


Le château d'Ouchy en 1780.

Les rénovations initiées par M. Mercier à la fin du 19ème siècle ont intégré la tour du 14ème siècle dans un ensemble architectural à vocation hôtelière.


Le château d'Ouchy en 2000.

Le Château d'Ouchy accueillit la Conférence de Lausanne (16 juin–9 juillet 1932), plus connue sous le nom de Conférence des réparations. Elle devait permettre de trouver une solution aux graves difficultés économiques et financières qui secouaient l'économie mondiale depuis le jeudi noir de 1929. Alors que l'Allemagne commençait à nouveau à inquiéter les puissances occidentales, en ce début de l'été de 1932, tous les regards se portaient, à Ouchy, sur les représentants allemands, le baron Konstantin von Neurath et le chancelier Franz von Papen. La conférence fixa à trois milliards de marks le montant des réparations dues par l'Allemagne après la Première Guerre mondiale, soit un allègement de plus de 93 millions de la dette de guerre allemande. Après le versement de cette somme, qui devait avoir lieu avant 1935, l'Allemagne aurait été définitivement libérée de ses dettes. Mais du fait de l'arrivée d'Hitler au pouvoir (1933), ce reliquat des réparations ne fut jamais payé.

Jean-Jacques Mercier fut un homme d'affaires hors du commun. Il a profondément marqué l'architecture urbaine de Lausanne. Le siège de Micheloud & Cie est situé au dernier étage de l'une de ses plus belles réalisations: la Maison Mercier.

Issu d'une famille de tanneurs installée à Lausanne depuis 1740, Jean-Jacques Mercier (troisième du nom) commença sa carrière au sein de l'entreprise familiale. Cet homme ambitieux et à la forte personnalité était allié par mariage au cercle des anciennes familles lausannoises, à une époque où le mélange des milieux était rare. Très engagé dans la vie politique, il fut membre du conseil communal de Lausanne entre 1866 et 1879 et participa à l'élaboration de la constitution du canton de Vaud.

La carrière de cet homme d'affaires exceptionnel se distingue de celles de ses contemporains par la diversité de ses activités, et par l'empreinte qu'il a laissée sur la ville de Lausanne. Son esprit d'entreprise et sa lucidité se sont tout d'abord exprimés dans le cadre de l'activité familiale: l'industrie du cuir. Tanneur pendant quarante-trois ans, Jean-Jacques Mercier passe pour avoir été aussi bon vendeur que fabricant : c'est sous sa direction que la tannerie familiale ouverte en 1740 connut son expansion maximale, devenant un des fleurons de l'industrie vaudoise pendant la deuxième moitié du 19e siècle.


Gare du flon et Maison Mercier vers 1900. (© MHVL)

Jean-Jacques Mercier comprit rapidement l'importance du marché américain, alors en plein essor, sur lequel il parvint à s'implanter et grâce auquel il fit croître considérablement le chiffre d'affaires de l'entreprise familiale. Grâce à la fortune acquise dans le secteur de la tannerie, il a pu par la suite diversifier ses activités et se lancer de plain-pied dans un autre secteur : le développement urbanistique de la ville de Lausanne, où il devint l'un des plus grands propriétaires fonciers.


Gare du flon et Maison Mercier vers 1900. (© MHVL)

Principal promoteur du métro reliant la gare de Lausanne au port d'Ouchy en 1877, il profita de la terre excavée durant les travaux pour combler la vallée du Flon (en plein coeur de la ville) et en faire un énorme terrain capable d'accueillir de nouveaux bâtiments. Il put ainsi rapidement y construire une gare et mettre sur pied une société d'entrepôts. En 1884 il acheta à l'état le château d'Ouchy, ancienne résidence des évêques dont il ne restait qu'une tour en ruine. Après un réaménagement du terrain, il fit transformer par l'architecte Francis Isoz le château en hôtel, dont les travaux furent achevés en 1893 (et qui existe toujours sous le nom de Château d'Ouchy).

Lancé dans le secteur immobilier, c'est en 1893 que Jean-Jacques Mercier fit l'acquisition de terrains au Grand-Chêne 8. Il sollicita à nouveau l'architecte Francis Isoz pour la construction d'un immeuble sans précédent à Lausanne, et qui reste à nos jours le bâtiment le plus marquant de la ville : la Maison Mercier.


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