Suisse 
Les stars aiment nos lacs
Home > Portrait > Revue de presse > Hebdomadaires > Construire

Construire, 2 janvier 2001
Jean-Luc Wenger

Article en version jpgPatricia Kaas a choisi de s'installer au bord du lac de Zurich. Comme d'autres personnalités, elle apprécie le calme, la sécurité, mais sans doute aussi la fiscalité modérée de notre pays

Quelques jours avant Noël, la presse de boulevard s'excitait: Patricia Kaas avait enfin trouvé le pied-à-terre de ses rêves à Zurich. Un loft dont le loyer mensuel est estimé à 11 000 francs. Elle ne cachait pas, depuis quelque temps, son intérêt pour la région. Est-ce son amour immodéré pour la fondue? On peut plus sérieusement imaginer que c'est de sa famille et de ses racines qu'elle a eu envie de se rapprocher, puisqu'elle est née à Forbach en Lorraine, il y a trente-quatre ans.

Elle se trouvera ainsi à un jet de pierre de son «pays», et de plus en prestigieuse compagnie. En effet, depuis sa terrasse sur le lac, elle apercevra peut-être la demeure de Tina Turner, qui a choisi l'autre rive, beaucoup plus chic. Les experts immobiliers consultés par le Blick situent le loyer de la star américaine à 60 000 francs par mois. Une paille pour quelqu'un qui, avec 80,2 millions de dollars de recettes, s'est classé en tête des artistes ayant enregistré les plus fortes ventes de billets aux Etats-Unis l'an passé.

La Suisse alémanique serait-elle en passe de devenir le nouvel eldorado des riches étrangers? «Non, estime François Micheloud, qui chasse les grosses fortunes cherchant à s'installer dans notre pays: il s'agit là d'exceptions.»

D'ailleurs une large majorité de résidents étrangers fortunés préfère s'installer en Suisse romande. Les rives du Léman conviennent en effet bien aux célébrités. Alain Prost à Yens (VD), Peter Ustinov à Bursins (VD), Phil Collins à Hermance (GE) ou encore les tennismen français Arnaud Boetsch, Cédric Pioline, ou auparavant Yannick Noah et Henri Leconte à Genève. Nos paysages paradisiaques suffisent-ils à expliquer cet attrait? La langue, la tranquillité et la qualité de vie entrent en ligne de compte, mais les arrangements fiscaux «sur mesure» également.

Sincère, Alain Prost confiait à L'Illustré il y a quelques années: «La Suisse offre une qualité de vie rare et l'on y respecte la vie privée. Et puis, il y a la question des impôts. Je ne vois pas pourquoi je travaillerais comme un fou pour donner la majeure partie de ce que je gagne à l'Etat, alors qu'en habitant un autre pays, je peux sauver une petite partie de mon revenu.»

A Neuchâtel aussi
Le canton de Vaud est le champion de la taxation forfaitaire, plus exactement de l'imposition selon les dépenses. «Le canton compte entre 1100 et 1200 contribuables soumis à l'imposition selon la dépense», explique Pierre Curchod, responsable juridique à l'administration cantonale des impôts. A Genève, 550 personnes bénéficient de cet arrangement et seulement une dizaine dans le canton du Jura.

Le forfait se négocie avec le canton et se calcule généralement de la manière suivante: le loyer mensuel annualisé et multiplié par cinq vous donnera le revenu imposable. Par exemple, vous louez un modeste chalet à Gstaad pour 4000 francs par mois, votre revenu imposable sera de 48 000 multipliés par cinq, soit 240 000 francs. Avec un taux moyen de 30%, vous recevrez donc un bordereau de 72 000 francs.

Mais on se défend de faire du dumping fiscal dans le canton de Vaud. Pour Pierre Curchod, «l'attrait géographique du canton prime». Dernier canton de Suisse romande à ne pas proposer d'impôt sur la dépense, Neuchâtel a rectifié le tir dans sa loi sur les contributions directes entrée en vigueur cette année. Reste qu'une loi ne suffit pas à inciter les personnes fortunées à s'installer dans nos régions, et c'est cette niche qu'exploitent déjà certains.

Des vendeurs de mythes
M. Micheloud
est le jeune patron de la société du même nom, à Lausanne. Pour lui, la fiscalité n'est pas la première motivation des étrangers. «Il leur serait plus avantageux d'aller à Monaco, sauf pour les Français, mais aussi à Andorre ou aux Bahamas. Il faut savoir que ces gens quittent de toute façon leur pays et, s'ils viennent chez nous, c'est pour la qualité de vie, la tranquillité. Nous ne nous rendons pas compte de la chance que nous avons ici. Les enfants vont à l'école en bus ou à pied. Ce qui semble impensable dans bien d'autres pays!»

M. Micheloud poursuit: «Les gens qui viennent connaissent la Suisse et ont des critères de choix très précis: la langue, les écoles privées, etc. Nous leur fournissons une liste des endroits susceptibles de les intéresser.»

Micheloud & Cie s'occupe de tout à partir du moment où le contact avec le client est établi, généralement par l'intermédiaire d'une banque suisse à l'étranger. En premier lieu de l'obtention du permis de séjour. Rappelons qu'il n'est délivré qu'à certaines conditions: avoir plus de 60 ans, ne pas exercer d'activité lucrative en Suisse. Mais des dérogations sont possibles dans le cas d'artistes ou de sportifs.

Mais M. Micheloud va aussi s'occuper de trouver une maison, une école, d'immatriculer une voiture, de la réception des meubles, etc. «Récemment un client a importé des pistolets pour son sport de prédilection, à nous de lui obtenir les autorisations nécessaires et de lui trouver une maison avec un stand de tir.»

http://www.construire.ch/SOMMAIRE/0102/02act.htm

Construire est le plus grand hebdomadaire de Suisse Romande. Edité par la coopérative Migros à Zurich avec un tirage contrôlé de 471'000 exemplaires.


 Autres pages en rapport :


© Micheloud & Cie 2013      Tel. ++41 21 331 48 48  info@switzerland.isyours.com. Aucune partie de ce site ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit et par quelque moyen que ce soit sans notre accord écrit préalable. Imprimé à partir de http://Switzerland.isyours.com/f/portrait/construire.html