Mobutu Sese seko

(Sese Seko, Mobutu / 1930-1997 / Lausanne) Congo-Kinshasa


Le Guide suprême de la nation zaïroise possédait une villa à Savigny, sur les hauts de Lausanne. Mobutu Sese Seko est né en 1930 à Lisala, au Congo belge, d'un père cuisinier. Eduqué par des missionnaires , il s'engage en 1950 dans l'armée belge, et gagne le grade de sergent, puis est promu colonel à l'âge de 30 ans.

Après l'indépendance en 1960, aidé par la CIA, Mobutu prend le pouvoir à la suite de troubles au Katanga. Il ordonne en 1961 l'assassinat de son principal rival, le communiste Lumumba. Il remet le pouvoir au gouvernement civil 5 mois plus tard. Après la guerre civile de 1963 à 1965, il reprend le pouvoir à la suite d'un coup d'Etat, s'adjuge le titre de maréchal et dote le pays d'une nouvelle constitution.

Le maréchal passe les premières années de son règne à centraliser le pouvoir. En 1968, Mobutu acquiert une somptueuse villa à Savigny, entourée d'une propriété de 60'000 mètres carré. Il y fait de fréquents séjours avec sa femme, Marie-Antoinette, qui décède en 1978.

Le régime Mobutu tient le pays d'une main de fer, réservant à ses opposants assassinats politiques et détentions arbitraires. A la tête d'un des pays les plus riches du monde en matières premières, soutenu notamment par les USA, le dictateur amasse en quelques années une fortune de quelque 60 milliards de dollars. Il les dépense lors de ses séjours au Beau-Rivage Palace, à Ouchy, avec sa suite de 40 personnes.

Réélu président en 1984, le maréchal Mobutu fréquente de plus en plus souvent la Suisse en raison de ses problèmes de santé. En 1987, il est reçu avec les honneurs à Berne par le président de la Confédération, Pierre Aubert.

En 1996, souffrant d'un cancer de la prostate, le maréchal est soigné au CHUV, à Lausanne. La banqueroute de l'Etat zaïrois le contraint à payer d'avance les frais d'hospitalisation et d'hôtel. Après 32 ans au pouvoir, Mobutu est renversé par Laurent-Désiré Kabila, en 1997. Le dictateur meurt la même année dans son exil marocain, laissant derrière lui sa villa de Savigny estimée à 8 millions Sfr et sa collection personnelle, vendue aux enchères en mai 2001. Sic transit gloria mundi